jeudi 14 juin 2007

L’ART c’est la vie

Nous sommes tous des engagés volontaires pleins d’énergie. L’art est notre vie.
Mais, en France, l’action du ministère public qui cherchait à favoriser la vitalité créatrice des arts plastiques en désorganise désormais de plus en plus profondément le cadre naturel par ses excès :

- la normalisation et le monopole d’un certain art officiel,

- les manipulateurs masqués
qui, au sein des institutions et notamment au Musée National d’Art Moderne, imposent une pensée unique, soumise au marché et à la mode, obsédée par l’art tendance, les accrochages big-bang, et l’art spectacle,

- la centralisation abusive du pouvoir entre les mains d’un petit groupe de censeurs qui, au sein de la Délégation aux Arts Plastiques et du Musée National d’Art Moderne, dévoient l’action de ceux qui pensent et veulent agir autrement,

- la censure et le mépris que ces agents doubles du marché international imposent à la création en France au mépris de leur fonction,

- le détournement des FRAC, victimes des mêmes influences

- l’isolement et l’exclusion dont sont victimes des fonctionnaires indépendants d’esprit et non conformes aux diktats officiels.

- les choix incohérents, inconstants, et mondains de Cultures France ( ex-AFAA ).

Pour exprimer sa réelle vitalité, la création en France a besoin d’être libérée de cet encadrement officiel. Sa diffusion par le ministère public doit découler naturellement de son histoire et témoigner de sa véritable diversité.
Nous demandons :

- l’équité et le pluralisme des générations et des courants dans les présentations officielles de la création contemporaine en France.

- la répartition équitable des lieux d’exposition temporaires, Galeries contemporaines du Centre Pompidou, Galeries Nationales du Grand Palais, espaces du Palais de Tokyo, et Galerie du Jeu de Paume, entre les différentes générations et courants d’artistes vivant et travaillant en France.

- la création de Conseils d’Orientation pour garantir à la fois la pertinence, la transparence, le pluralisme et l’équité des orientations et des choix du Musée National d’Art Moderne, de la Délégation aux Arts Plastiques, et de Cultures France.

- une participation significative des artistes à ces Conseils.

- le soutien des initiatives privées par des mesures d’encouragement efficaces.

- l’enseignement artistique à l’école enfin pris en compte dans les évaluations et doté des moyens nécessaires,

- un lieu vaste et ambitieux pour montrer en permanence et sans complexes, à Paris, toute la vitalité, la diversité, et l’originalité de l’art en France.

Le nouvel espace du Palais de Tokyo ne pourra être ce lieu qu’à condition d’affirmer sa propre identité dans une complète indépendance du Musée National d’Art Moderne, en fait si peu national.

Nous pensons aussi que ce lieu doit être un lieu d’échanges avec les régions.

Nous demandons enfin que des artistes désignés par leurs pairs soient associés aux travaux du comité de préfiguration qui garantiront la vitalité, la diversité et l’équité du projet et de la programmation.

176 premiers SIGNATAIRES :

Gilles Alfera * Pat Andréa * Dominique Angel * Anne Anthony * Zeyno Arcan * André-Pierre Arnal * Rémy Aron * Marc Aurelle * Bruno Badoux *
Marielle Baldelli * Colette Banaigs * Emmanuel Baratz * Annie Baratz *
Vincent Barré * Claude-Henri Bartoli * Antoine de Bary * Nancy Barwell *
Louis Bec * Gonzalo Belmonte * Ben * Marcelle Benhamou * Thomas Bijon * Vincent Bioulés * Jean-Claude Bohin * Jacques Bosser * François Bouillon * Catherine Bouroche * Alain Bresson * Virgil Brill * Michel Brugerolles *
Mark Brusse * Myriam Bucquoit * Marie-Claude Bugeaud * Pierre Buraglio * Alex Burke * Damien Cabanes * Florence Callot * Yvonne Calsou *
Christian de Cambiaire * Louis Cane * Jean-Louis Cantin * Béatrice Casadesus * Hervé Castanet * Frank Chalendard * Jean-Paul Chambas * Claude Chaussard * Miguel Chevalier * Denis Chouquet * Ingrid Christoffels * Alain Clément *
Claire Colin-Collin * Gérard Collin-Thiebault * Etienne Cornevin * Bernard Crespin * Henri Cueco * Marinette Cueco * Caroline Culand * Philippe Cyroulnik *
Jean-Pierre Dall’anese * Anne Deguelle * Marie Delourme * Joël Desbouiges * Daniel Dezeuze * Marie-Jesus Diaz * Hervé Di Rosa * Noël Dolla * Louis Dollé * Cécile Doubre * Claude Dubois * Joël Ducorroy * Yann Dugain * Marcel Duruflé * Erro * Roseline Erutti * Marie-Héléne Fabra * Pascal Fancony * Serge Fauchier * Jean-Pierre Ferdin * Hervé Fischer * Franta * Nicole Fretigny * Patrick des Gachons * Pierre Garçon * Fabienne Gaston-Dreyfus * Christine Gendre-Bergère *
Bernard Gerboud * Pierre Guerchet-Jeannin * Anne Guerrant * Paul-Armand Gette * Thibeau Grand * Danielle Gibrat * Anne Gorouben * Thierry Hay *
Yves Hayat * Kate van Houten * Jean-Olivier Hucleux * Jean-Pierre Hue *
Daniel Humair * Christian Jaccard * Louis Jammes * Robert Janitz *
Jean-Luc Jehan * Laurent Joliton * Jacqueline de Jong * Peter Klasen *
Joël Kermarrec * Eric Kraft * Helena Krajewics * Alain Lambilliote * Hanna Landau * Dominique Lecourt * Jean Le Gac * Nathalie Leroy-Fiévée * Héléne Loussier * Alain Lovato * Stephen Maas * Najia Mehadji * Elizabeth Mercier *
Jean-Michel Meurice * Bertrand Meyer-Himhoff * Anne Moreau * Michel Mourlot * Maurice Odic * Bernard Pagès * Jean-Luc Parant * Noël Pasquier *
Gérard Payen * Anne-Marie Pêcheur * Ernest Pignon-Ernest * Augustin Pineau * Pierre Pinoncelli * Laura Pitscheider * Catherine Plassart * Anne et Patrick Poirier * Anne Pourny * Marie-Françoise Prost-Manillier * Edouard Prulhière * André Raffray * Bernard Rancillac * Raurich * Pascal Ravel * Yves Reynier * Philippe Rillon * Marcel Robelin * Olga Rochard * Guy de Rougemont * Robert Rowlands *
Thoma Ryse * Marie Sallantin * Cosmin Samoila * Michel Semeniako *
Michel Sicard * Pascal Simonet * Pierre Skira * Vladimir Skoda * Tony Soulié * Peter Stampfli * Soizic Stokvis * Klaus Stoeber * Sophie Taam * Julien Terdiman *
Jean-Paul Thibeau * Thierry Thoubert * Eve Tourneur * Pierre Tual *
Gérard Titus-Carmel * Riwan Tromeur * Vladimir Velickovic * Claude Viallat * Vuk Vidor * Jean-Louis Vila * Catherine Viollet * Jean Voguet * Jan Voss * Michèle Waquant * Pierre Marie Ziegler *

La liste reste ouverte. Vous pouvez adresser vos signatures à :

lartcestlavie@gmail.com

7 commentaires:

M. a dit…

Bof !
Toujours opposer des gens à d'autres, proposer de remplacer une académie par une autre...
Quant aux termes choisis, "manipulateurs masqués", "petit groupe de censeurs", ou encore "agents doubles du marché", quelque soit leur acuité et quelque soit la sincérité des signataires, ils discréditent la totalité de la proposition.
Bref, rien de bien nouveau sous le soleil.

Je reste caché avec ma rouquine sous les frondaisons d'un grand merisier,

salut et fraternité,

FB

Un zèbre a dit…

Le but n'est certainement pas d'opposer des gens à d'autres. En revanche s'il faut en passer par là, c'est aussi ça la démocratie.

Je pense que des talents se taisent, simplement parce que les moyens de l'exprimer, de le confronter au public se sont réduits comme une "peau de chagrin" depuis quelques années et ceci par un "académisme" actuel et son discours plus virulent qu'il n'a jamais été par le passé.
ow

Unknown a dit…

Ouaip !

Regroupons-nous par affinités.
Des micro-structures ...
Que l'on se reconnaisse.
Au moins.
Sans leader.
Sans consignes.
Avec le désir de partager.
Seulement.

Confraternellement.

S.

Unknown a dit…

Mais, au fait, qui c'est ou qui sont-ce les promoteurs de c't'histoire ?
Peut-être qu'un peu de transparence ...
Même si un très léger fumet réac émane de cette chose.
Oui ?
Non ?
Merci.
S.

PASINO a dit…

On est toujours le « réac » d’un autre. Réac, si je ne m’abuse, qualifie la position de quelqu’un réagissant à quelque chose. Interdire les propos de certains sous prétexte qu’ils seraient « réac » ne vaut pas mieux que d’interdire aux femmes de parler sous prétexte que ce ne sont que des gonzesses, tu crois pas ?
Ceci dit, ce qui est dénoncé ici est peut-être réac , mais à qui la faute ? Tant va la cruche à l’eau qu’un jour elle te revient à la gueule. Une fois, deux fois, la troisième, elle peut éclater. Et bien sûr, ce sera la faute de l’eau, pas du porteur de cruche ?

Par ailleurs, les signataires de cette revendication sont pour nombre d’entre eux, des gens d’un métier affirmé, d’une position solide – ce ne sont pas des clochards ou des assistés pleurnichards -, brefs, des plastocs de qualité qui pètent un peu plus haut que le schbeb polluant la Réunion de ses godemichets. N’auraient-ils pas droit à la parole ? Je sais bien que des imbéciles – au sens propre - prétendent que l’intelligence est à gauche, mais on peut être réac et ailleurs qu’à « droite ». Ailleurs, tout simplement, plus haut par exemple.

Mais bon, on aimerait quand même que ce manifeste bouge un peu. Où est la suite, SVP ?


Charles PASINO

PASINO a dit…

Voici un commentaire que j'avais posté sur le petit frère de ce Bloggue (celui du Monde) en juin dernier.
........................
"Bon, à peu près d’accord avec tout cela, mais on en fait quoi, de cette pétition, les gars ? Pétition que j’ai signée, que plusieurs de mes connaissances ont signée - je ne vois pas leurs noms ni le mien ? -, mais qui, à part une parution ici ou là, n’induit guère de débats pour le moment.
Oui, je l’ai signée, mais surtout pour saluer l’initiative, et aussi parce que je connais et respecte les travaux d’un certain nombre des signataires.
Je crains pourtant que vous ne réclamiez là qu’une nouvelle génération de fonctionnaires de l’art, en y mêlant, aye ! , des artistes.
Naguère, l’emploi de conservateur était bien souvent purement honorifique, i.e. que ces gens étaient plus ou moins des bénévoles, pas des sous-produits façon ENA. Les orientations étaient moins « éclairées », mais plus sincères (oui, oui, l’Enfer est pavé de bonnes intentions), les politiques muséales ressortissant du fait du Prince plutôt que de dossiers présentés à un conseil de cultureux dûment formatés. Le problème étant que ce Prince – conservateur, bourgeois à gros ventre et chaîne de montre, ou aussi un collège de notables – avait parfois un goût de chiottes. Voir par exemple cette ridicule statue de de Gaulle marchant à l’amble, dirait-on, sur les Champs-Élysées ! Tant qu’à gâcher du bronze, autant le faire avec un gonflage de Botero ou une poupée de Niki de Saint Phalle, au moins cela amuserait les enfants et les touristes Yaponais.

Bref, à mon sens, la meilleur politique culturelle, du moins en qui concerne les arts plastiques, c’est que l’Etat ne s’en mêle en aucune façon, si ce n’est comme support professionnel – ateliers, fiscalité, des choses de tous les jours, quoi, de celles qui gênent, à mon avis, le plus les artistes-, de la même façon que l’on supporte les routiers en aménageant la profession - parkings, autoroutes...-, mais pas en leur disant ce qu’ils doivent transporter (quoique… !).
Ah ! Cela suppose une professionnalisation du mitan, certes, et aussi et surtout quand même la dé-aculturation du citoyen. Vaste débat, s’pas ?
Un bon artiste trouvera toujours à vendre ses produits, Renoir, Picasso, Bacon, et bien d’autres l’ont bien fait malgré les ricanements. Il y aura toujours quelques Mozart assassinés, c’est sûr, mais sont pas si nombreux que ça, va ! Et puis je préfère qu’ils meurent plutôt que les retrouver plastronnant dans une commission quelconque."

persziste et signe, scrongneugneu

ipessoa a dit…

extraites de lettres ce Clovis Trouille à Mirabelle Dors et Maurice Rapin

« La gloire est-elle posthume ? A-t-elle besoin de recul ? En cette bousculade d’arrivistes exhibitionnistes, il y a qu’à “bien faire et laisser braire”, car tous ces préfaciers n’écrivent que des foutaises. Car il n’y a que les bons peintres qui peuvent juger sainement de la peinture. L’on n’a pas besoin de ces cuistres qui décernent depuis toujours des certificats de bonne conduite selon leur critère : j’aime ou j’aime pas. Et à quel titre osent-ils parler de la peinture, ces littérateurs ? »